Sans parler du chien - C. Willis
Ned Henry, historien spécialiste du XXe siècle, ne cesse de faire des bonds dans le passé pour récolter des informations sur la cathédrale de Conventry, détruite par un raid aérien nazi. Totalement déphasé, il est envoyé cette fois-ci en 1888 pour corriger un paradoxe temporel et se remettre enfin de ces innombrables voyages. Tout ne se passera pas comme prévu.
Ce roman m'a totalement bluffé. Connie Willis a réussi le pari fou de créer un paradoxe temporel en pleine époque victorienne, et tous ses carcans, y glissant un humour incessant, autour d'un problème de physique extrêmement complexe. L'Histoire est bien évidemment mise à l'honneur, à travers les relations de cause à effet incessantes, ainsi que la Littérature, ce roman regorgeant de références. On se retrouve face à des situations plus cocasses les unes que les autres, où un chat devient fondamental, sans parler du chien.
Plus que tout, l'ensemble est particulièrement bien construit, face à une intrigue terriblement complexe, mais tellement bien maîtrisée que le lecteur arrive presque à la comprendre. Les références, foisonnantes, ont dû nécessiter des recherches à n'en plus finir, et devrait faire le bonheur des spécialistes. Par dessus tout, le ton est donné dès les premières pages : l'humour est omniprésent, délicieux, et intelligent. Les personnages, terriblement attachants, les animaux fascinants, et le suspence savoureux.
On se délecte de cette aventure haute en couleurs, qui mérite de nombreuses relectures pour mieux cerner les multiples rebondissements, et passer du temps avec ces personnages et ces animaux. Chaque page est un délice, et le roman méritait emplement les prix Hugo et Locus 1999 du meilleur roman. Surtout, n'y réfléchissez pas à deux fois, et laissez vous tenter !
ISBN : 978-2-290-32491-2
J'ai Lu, 8€