Rien que l'acier - Terre de Héros I - R. Morgan

Publié le par Aphraël

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J'allais gentiment attaquer L'empire Ultime de B. Sanderson que mon cher et tendre a dévoré il y a peu, mais Rien que l'acier contient une scène qui l'avait beaucoup marqué, et suite à un chantage abusif, me voici à critiquer ce roman. (Rassemblez deux collectionneurs amateurs de SFFF, ça fait des étincelles et beaucoup de mauvaise foi.)

 

 

Qui se souvient encore de la guerre, il y a dix ans, contre les Ecailleux ? Ringil, ancien héros, vit en exil, ressassant ses souvenirs. Mais sa mère vient lui demander de sauver sa cousine Shérin, vendue comme esclave il y a peu. En parallèle, Dame Archeth, dernière représentante des Kiriaths sur ce monde sert l'Empereur qu'elle abhorre, et soupçonne l'arrivée d'une grande menace pour l'empire. Egar le Tueur de Dragon, de son côté, n'arrive plus à se faire à sa vie dans son pays. Tous vont découvrir qu'une nouvelle guerre se prépare.

 

Rien que l'acier est un roman d'introduction à un cycle "couillu, brutal et sans compromis" (merci à la citation de Joe Abercrombie). Il met en avant des personnages hauts en couleur, et des problèmes de société sensibles. Outre la critique de l'esclavage, récemment légalisée, deux des trois personnages principaux sont homosexuels. L'exil est également mis en avant, ainsi qu'un impressionnant bestiaire. Les combats et la sexualité sont de mise. En effet, j'avoue trouver assez surprenant de ne pas trouver de petite notification comme quoi ce roman n'est pas à laisser entre toutes les mains. C'est bien la première fois que je tombe sur une scène érotique homosexuelle entre deux races différentes dans un roman de fantasy aussi détaillée.

 

Richard Morgan a choisi ici de traiter l'homosexualité, et l'homophobie avec franchise, et de nombreux jeux de mots (dont le titre) , autour d'un personnage dur à cuire à l'humour caustique qui a dû faire accepter sa différence aux yeux des autres, non sans perte. Heureusement, Ringil se bat pour ses convictions avec brio, et laisse derrière chacun de ses passages un sacré bordel. Le racisme apparaît également autour d'Archeth, dernière représentante du peuple Kiriath. Défendue par l'empereur, qui apprécie ses compétences et son savoir, elle reste également un personnage au fort caractère, très attachante et intéressante : les héroïnes féminines de cet acabit sont rares. Quand à Egar, il tente de voir les femmes comme des objets sexuels, mais ne peut s'empêcher de regretter son ancienne épouse.

 

Ce roman, de premier abord offrant de nombreux combats qui ont de quoi réjouir tout amateur d'héroïc fantasy et de belles armes offre d'autres réflexions et se révèle bien plus intéressant qu'un simple coup d'oeil ne le laissait présager. On attend avec curiosité la suite, pariant sur l'apparition d'un dragon, trop d'allusions se trouvant dans ce roman pour nous priver de ce futur plaisir. Attention toutefois : quelques scènes érotiques de ce roman sont très imagées, et autant offrir l'ouvrage à des adultes ou réfléchir à deux fois avant de l'offrir à un jeune adolescent.

Publié dans Critiques

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